Peut-on encore parler de la classe moyenne, alors que ce terme définit aujourd'hui des groupes sociaux dont le niveau de revenu varie du simple au double? Après avoir mis en lumière la montée des inégalités en France, Louis Chauvel s'interroge sur les conséquences de l'écartèlement de cette "classe". Celle-ci s'est construite comme le point d'identification de la société durant une période, les Trente Glorieuses, marquée par le plein-emploi et l'émergence d'une société salariale. Depuis, assiste à une "désinstitutionnalisation des inégalités" : en clair, le diplôme et l'ancienneté ne suffisent plus à garantir l'ascension sociale.
Louis Chauvel s'enflamme ensuite sur le thème qui lui est cher: la fracture entre les générations. Celles qui succèdent aux générations issues du baby-boom sont plus diplômées, mais arrivent sur un marché du travail où les places se sont raréfiées. Aussi les jeunes se socialisent en apprenant à être en concurrence les uns avec les autres, et sans pouvoir se passer, pour nombre d'entre eux, d'un soutien familial forcément inégalitaire.
Que peuvent faire les jeunes générations elles-mêmes face à une crise à la fois politique et morale aussi profonde que celle décrite dans cet ouvrage? Une question qui reste pour l'instant sans réponse.
Résumé par Talia.