vendredi 22 janvier 2010

Les grandes écoles sont réservées à une petite élite


Cet article est issu du Hors-série poche n°42 d'Alternatives économiques : "30 idées reçues sur l'emploi et les métiers" (janvier 2010)


La conférence des grandes écoles a critiqué l'objectif de 30 % de boursiers affiché par le gouvernement. Pourtant, les écoles les plus réputées continuent d'accueillir des étudiants issus des milieux sociaux les plus favorisés en capitaux économiques et culturels. Seuls 5 % des élèves de classes préparatoires sont des enfants d'ouvriers tandis que 45 % ont des parents cadres supérieurs.
Certes, ce problème est général à l'enseignement supérieur français, où seuls 11 % des étudiants sont des enfants d'ouvriers, contre 30 % des enfants de cadres et l'écart se creuse encore en troisième cycle. Mais ces chiffres montrent que le système des grandes écoles, cette originalité française, demeure socialement très sélectif.

Au-delà des procédures de sélection, deux autres facteurs expliquent l'inégalité d'accès aux grandes écoles : un manque d'informations sur les voies pouvant mener à celles-ci et un phénomène d'autocensure très présent chez les jeunes qui ne sont pas issus de « l'élite ».
Une des raisons du faible nombre d'enfants issus de milieux défavorisés dans ces filières tient notamment à la nécessité, pour y réussir, de maîtriser des codes sociaux implicites, transmis de génération en génération dans les catégories sociales supérieures.Mais il existe aussi des obstacles financiers à l'entrée dans ces établissements prestigieux. Les droits d'inscription sont souvent élevés.
Au-delà, les efforts pour accroître le nombre de boursiers admis dans les grandes écoles restent faibles. Même si la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a récemment annoncé vouloir atteindre rapidement l'objectif de 30 % de boursiers au sein de ces écoles, les aides financières sont encore insuffisantes et le chemin à parcourir considérable.


Marta

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