Source: Sciences Humaines > Anthropologie.
L'idée de transmettre une culture est souvent comprise comme une opération de reproduction à l'identique de ce que l'on a soi-même reçu. Cependant, cette signification ne retient qu'une partie des phénomènes observés dans les sociétés humaines.
QU'EST-CE QUE LA TRADITION ?
Une tradition désigne une pratique ou un savoir hérité du passé, répété de génération en génération. On attribue souvent aux traditions une origine ancestrale et une stabilité de contenu. L'historien Eric Hobsbawm a souligné, en 1983, l'ancienneté souvent faible des traditions nationales ou populaires (quelques dizaines d'années) et montré que leurs contenus pouvaient avoir subi des changements importants. En effet, les traditions ne sont surtout pas des routines quelconques (telles que se lever le matin et se coucher le soir), mais des savoirs ou des actes porteurs de valeur et de signification pour un groupe humain particulier.
L'étiquette « traditionnel » appliquée à des objets, des arts, des récits, des cérémonies, ou des recettes de cuisine, a le pouvoir de jeter un voile sur leur passé et de les instituer comme symboles auxquels s'identifier. Une tradition est, selon Gérard Lenclud, « un morceau de passé taillé à la mesure du présent ».
TRANSMISSION ORALE, TRANSMISSION ÉCRITE
Il existe aujourd'hui encore des sociétés dont les cultures ne se transmettent qu'oralement. Des civilisations se sont développées sans écriture. Un élément de culture orale ne comporte pas de « version standard » : à chaque performance, des changements peuvent intervenir. D'autre part, la mémoire humaine ne permet pas de prendre une vue simultanée d'un ensemble important d'énoncés.
L'écriture, en revanche, amène d'autres possibilités :
- celle d'archiver des informations hors mémoire et donc de libérer celle-ci ;
- celle de fixer un contenu et de percevoir les changements qu'on lui apporte, et donc de distinguer un « texte original » de son « commentaire » ;
- celle de réorganiser le savoir, de le classer autrement,
- celle d'isoler un énoncé de son contexte et de son énonciateur.
Des psychologues ont réfuté l'idée que l'écrit induise (ou résulte) des compétences intellectuelles différentes de l'oral. Carol Feldman a soutenu que dans les cultures orales, la réflexion sur le texte était aussi bien pratiquée.
Au cours du XXème siècle les sciences humaines se sont élargies vers les effets de la transmission culturelle. Ce mouvement s'est épanoui au cours des années30, avec les travaux de Margaret Mead (1901-1978) et de Ruth Benedict (1887-1948), qui attribuèrent à la socialisation précoce des enfants le pouvoir de forger des personnalités conformes à un certain modèle culturel (« pattern »), particulier à chaque société. Cette théorie ne rendait toutefois pas compte du fait qu'une culture n'est pas entièrement intériorisée, et qu'elle connaît des contradictions, des innovations et des emprunts.
Selon A. Kardiner, les institutions primaires (famille…) sont celles qui forgent la « personnalité de base », les dispositions psychologiques propres à une société. Les institutions secondaires (loi, religion), elles, représentent en quelque sorte l'idéologie d'une société, qui en général est en accord avec la « personnalité » qui va avec. Toutefois, cette idéologie peut-être transmise sans être intériorisée : nous pouvons prendre connaissance de la philosophie présocratique sans devenir des Grecs du Ve siècle.
Cette relative autonomie rend compte du fait que des éléments de culture peuvent circuler, être intégrés à d'autres cultures, sans pour autant les transformer de fond en comble.
jeudi 11 février 2010
mercredi 10 février 2010
La culture de Masse en Inde
Sciences Humaines
Pleinement impliquée dans le processus de mondialisation, l'Inde voit désormais déferler chez elle, parmi divers produits, les séries télévisées américaines et les films hollywoodiens, qui connaissent un succès fulgurant avec l'essor de la télévision câblée et des salles de cinéma. Dans ce pays encore traditionnel, où les mariages arrangés par les familles sont la règle, comment ont été perçus ces produits culturels, porteurs des valeurs occidentales ?
80 % de la population est bien trop pauvre pour être concernée par ces changements économiques et culturels. En revanche, les 3 % d'Indiens les plus riches, qui ont profité économiquement de la mondialisation, obtenu des postes à haut salaire et parlent anglais, se sont eux totalement acculturés au mode de vie occidental tel qu'il est véhiculé par ces nouveaux produits de la culture de masse (consommation, mode, minceur...).
La classe moyenne, étant donnée sa situation sociale, a, elle, une perception sélective de ces contenus. Elle n'a pas autant profité de la mondialisation sur le plan économique. Ses membres ne possèdent pas la maîtrise de l'anglais et les contacts qui leur permettraient de s'intégrer dans la nouvelle économie, et achètent peu de produits étrangers. Les hommes y restent dépendants de leurs parents sur le plan financier dans les premières années du mariage, et conservent une vision traditionnelle du rôle de la femme, qu'ils préfèrent voir travailler à la maison plutôt que dans des emplois mal payés. S'ils se sont donc, eux aussi, largement ouverts aux médias occidentaux (les femmes de la classe moyenne restant largement à l'écart de cette nouvelle culture), ils rejettent le modèle du mariage d'amour qui y est véhiculé, et n'acceptent de la culture de masse que ce qui les conforte dans leur position dominante et leurs privilèges, comme les films d'action, la pornographie ou les beaux costumes, qu'ils consomment massivement. Les nouvelles images de la culture de masse n'auront donc fait ici que consolider de vieilles traditions.
Clara
Pleinement impliquée dans le processus de mondialisation, l'Inde voit désormais déferler chez elle, parmi divers produits, les séries télévisées américaines et les films hollywoodiens, qui connaissent un succès fulgurant avec l'essor de la télévision câblée et des salles de cinéma. Dans ce pays encore traditionnel, où les mariages arrangés par les familles sont la règle, comment ont été perçus ces produits culturels, porteurs des valeurs occidentales ?
80 % de la population est bien trop pauvre pour être concernée par ces changements économiques et culturels. En revanche, les 3 % d'Indiens les plus riches, qui ont profité économiquement de la mondialisation, obtenu des postes à haut salaire et parlent anglais, se sont eux totalement acculturés au mode de vie occidental tel qu'il est véhiculé par ces nouveaux produits de la culture de masse (consommation, mode, minceur...).
La classe moyenne, étant donnée sa situation sociale, a, elle, une perception sélective de ces contenus. Elle n'a pas autant profité de la mondialisation sur le plan économique. Ses membres ne possèdent pas la maîtrise de l'anglais et les contacts qui leur permettraient de s'intégrer dans la nouvelle économie, et achètent peu de produits étrangers. Les hommes y restent dépendants de leurs parents sur le plan financier dans les premières années du mariage, et conservent une vision traditionnelle du rôle de la femme, qu'ils préfèrent voir travailler à la maison plutôt que dans des emplois mal payés. S'ils se sont donc, eux aussi, largement ouverts aux médias occidentaux (les femmes de la classe moyenne restant largement à l'écart de cette nouvelle culture), ils rejettent le modèle du mariage d'amour qui y est véhiculé, et n'acceptent de la culture de masse que ce qui les conforte dans leur position dominante et leurs privilèges, comme les films d'action, la pornographie ou les beaux costumes, qu'ils consomment massivement. Les nouvelles images de la culture de masse n'auront donc fait ici que consolider de vieilles traditions.
Clara
lundi 1 février 2010
L'intégration des immigrés : un modèle européen qui se cherche
Auteur:Lydie Fournier.
Source: Sciences Humaines, Anthropologie, juin 2009.
L’Europe veut assimiler ses immigrés. Mais comment ? Dans chaque État, les nouvelles dispositions législatives oscillent entre muticulturalisme et assimilationnisme.
Nouveau passage obligé des candidats à l’immigration en France : l’apprentissage de La Marseillaise. Hautement symbolique, cette mesure est une nouvelle disposition du contrat d’accueil et d’intégration que doit signer depuis 2006 tout arrivant sur le territoire. Elle s’inscrit dans les décisions prises à Vichy en novembre dernier, à l’occasion de la conférence européenne sur l’intégration des immigrés, réunissant les ministres de l’immigration de chaque État membre. L’acquisition et la maîtrise de la langue du pays d’accueil, la connaissance des valeurs de la société européenne et l’accès à l’emploi ont constitué les trois axes majeurs de la rencontre, confirmant la volonté européenne d’une certaine conformité culturelle des candidats à l’immigration. Cette politique s’illustre à travers l’institution, surtout ces cinq dernières années, de plusieurs instruments législatifs sur le continent : contrats d’intégration en France, en Suisse et en Autriche, cours de langue obligatoires pour les nouveaux migrants en Allemagne et en France, tests à l’entrée aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Estonie, au Danemark, en Allemagne, etc. Commentant l’actualité de la conférence de Vichy, Haleh Chahrokh, chercheuse sur l’Europe occidentale à Human Rights Watch, déclare que « les politiques d’intégration basées sur la discrimination risquent d’aliéner les migrants au lieu de favoriser leur intégration ». Dans le même état d’esprit, le philosophe Jean-Claude Monod s’interroge sur le sens de politiques d’intégration qui, loin d’une conception de l’intégration comme « processus social produit par l’immersion dans le pays d’accueil », réclament que les candidats soient en quelque sorte déjà intégrés avant même de s’installer sur le territoire. Serait-ce la fin du « multiculturaisme » qui respecte les différences culturelles, et le début d’un lien social fondé sur l’assimilation des minorités ethniques dans la société majoritaire ?
Symbole du multiculturalisme européen, la Grande-Bretagne a développé des politiques de gestion communautaire et d’égalité des chances, telles que le contrôle de la représentation des minorités ethniques dans l’emploi public. Allant plus loin encore dans la défense des particularismes culturels, les Pays-Bas se sont longtemps caractérisés par un système social dit « des piliers », selon lequel chaque confession dispose d’une organisation sociale propre favorisant l’entre-soi, et d’une série d’institutions communautaires (écoles, associations, médias, etc.) financées par l’État. Aujourd’hui en Grande-Bretagne, les subventions publiques des associations concernent prioritairement celles soucieuses de générer un pont entre les différentes composantes ethniques de la société.
Toutefois, au-delà de tendances nationales en faveur d’un modèle ou de l’autre, « l’intégration est partout et toujours un mélange d’assimilation et d’accommodation de la diversité culturelle », comme le souligne Jean-Claude Monod. Dans le contexte de l’après 11 septembre, convoquer la force symbolique de La Marseillaise ou souligner la distance culturelle de la Turquie à l’Europe procèdent du même processus : faire émerger une unité culturelle supposée, et générer une nouvelle forme de liant social et identitaire. Prôner l’assimilation constituerait alors, en partie, une ressource identitaire et politique à disposition d’institutions nationales et européennes en quête de légitimité.
Source: Sciences Humaines, Anthropologie, juin 2009.
L’Europe veut assimiler ses immigrés. Mais comment ? Dans chaque État, les nouvelles dispositions législatives oscillent entre muticulturalisme et assimilationnisme.
Nouveau passage obligé des candidats à l’immigration en France : l’apprentissage de La Marseillaise. Hautement symbolique, cette mesure est une nouvelle disposition du contrat d’accueil et d’intégration que doit signer depuis 2006 tout arrivant sur le territoire. Elle s’inscrit dans les décisions prises à Vichy en novembre dernier, à l’occasion de la conférence européenne sur l’intégration des immigrés, réunissant les ministres de l’immigration de chaque État membre. L’acquisition et la maîtrise de la langue du pays d’accueil, la connaissance des valeurs de la société européenne et l’accès à l’emploi ont constitué les trois axes majeurs de la rencontre, confirmant la volonté européenne d’une certaine conformité culturelle des candidats à l’immigration. Cette politique s’illustre à travers l’institution, surtout ces cinq dernières années, de plusieurs instruments législatifs sur le continent : contrats d’intégration en France, en Suisse et en Autriche, cours de langue obligatoires pour les nouveaux migrants en Allemagne et en France, tests à l’entrée aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Estonie, au Danemark, en Allemagne, etc. Commentant l’actualité de la conférence de Vichy, Haleh Chahrokh, chercheuse sur l’Europe occidentale à Human Rights Watch, déclare que « les politiques d’intégration basées sur la discrimination risquent d’aliéner les migrants au lieu de favoriser leur intégration ». Dans le même état d’esprit, le philosophe Jean-Claude Monod s’interroge sur le sens de politiques d’intégration qui, loin d’une conception de l’intégration comme « processus social produit par l’immersion dans le pays d’accueil », réclament que les candidats soient en quelque sorte déjà intégrés avant même de s’installer sur le territoire. Serait-ce la fin du « multiculturaisme » qui respecte les différences culturelles, et le début d’un lien social fondé sur l’assimilation des minorités ethniques dans la société majoritaire ?
Symbole du multiculturalisme européen, la Grande-Bretagne a développé des politiques de gestion communautaire et d’égalité des chances, telles que le contrôle de la représentation des minorités ethniques dans l’emploi public. Allant plus loin encore dans la défense des particularismes culturels, les Pays-Bas se sont longtemps caractérisés par un système social dit « des piliers », selon lequel chaque confession dispose d’une organisation sociale propre favorisant l’entre-soi, et d’une série d’institutions communautaires (écoles, associations, médias, etc.) financées par l’État. Aujourd’hui en Grande-Bretagne, les subventions publiques des associations concernent prioritairement celles soucieuses de générer un pont entre les différentes composantes ethniques de la société.
Toutefois, au-delà de tendances nationales en faveur d’un modèle ou de l’autre, « l’intégration est partout et toujours un mélange d’assimilation et d’accommodation de la diversité culturelle », comme le souligne Jean-Claude Monod. Dans le contexte de l’après 11 septembre, convoquer la force symbolique de La Marseillaise ou souligner la distance culturelle de la Turquie à l’Europe procèdent du même processus : faire émerger une unité culturelle supposée, et générer une nouvelle forme de liant social et identitaire. Prôner l’assimilation constituerait alors, en partie, une ressource identitaire et politique à disposition d’institutions nationales et européennes en quête de légitimité.
samedi 30 janvier 2010
Une identité au-delà de la nationalité
Auteur : Évelyne Ribert
Source : Sciences Humaines
On soupçonne parfois les jeunes issus de l’immigration de « ne pas aimer la France », et de ne devenir Français que pour des raisons utilitaires. Pourtant, l’enquête auprès de ces jeunes dévoile une autre réalité : un faible sentiment d’appartenance, certes, mais aussi de profondes attaches. Une attitude qui les rapproche, au fond, de la majorité des jeunes Français. Les jeunes issus de l’immigration font l’objet, depuis le début des années 1980 d’une forte suspicion. Certains soupçonnent ces jeunes dits de la « deuxième génération », nés sur le territoire de parents étrangers, de rejeter la France ou simplement de ne pas se sentir français, alors même qu’ils acquièrent la nationalité française, ne le devenant que pour des raisons utilitaires.
Une nationalité à visée égalitaire
Quelle que soit leur nationalité d’origine, les jeunes nés en France de parents étrangers acquièrent massivement la nationalité française. Au début des années 1990, seulement 8 % d’entre eux environ restaient étrangers contre 3 % à la fin des années 1990. En revanche, bon nombre d’adolescents ne pensent pas garder leur nationalité d’origine : certains veulent s’en défaire, d’autres négligent de faire les papiers qu’ils imaginent nécessaires pour la conserver ou croient ne pas pouvoir bénéficier de la double nationalité. La nationalité est dissociée de l’identité, qu’il s’agisse de la nationalité française ou de la nationalité d’origine.
Une absence d’identification à la France
Plusieurs raisons expliquent cette dissociation de la nationalité et de l’identité.
La première est que ces adolescents ignorent souvent leur nationalité jusqu’à la majorité. Si certains jeunes savent qu’ils ont la nationalité de leurs parents, beaucoup imaginent n’avoir, durant leur minorité, qu’une nationalité provisoire, « de seconde zone » : ils n’obtiendraient une véritable nationalité qu’à leur majorité. En attendant, ils se croient donc temporairement étrangers ou français. Si les jeunes peuvent ainsi ignorer leur statut national jusqu’à un âge avancé, c’est parce que celui-ci sert peu à les identifier. On les désigne communément par leur appartenance à la deuxième génération, à leur origine étrangère.
La deuxième raison est que la dimension nationale ou « ethnique » n’est qu’une des facettes de leur identité et qu’elle est loin d’être la plus importante.Contrairement aux idées reçues, ces adolescents ne souffrent pas de problèmes identitaires. Ils vivent en revanche très douloureusement le rejet dont ils peuvent se sentir victimes en France ou dans le pays de leurs parents.
Ainsi soulignent-ils que les difficultés auxquelles ils se heurtent ne proviennent nullement de pseudo-problèmes identitaires, mais de la place qui leur est accordée par la société française. Ils contestent ouvertement le bien-fondé des clivages nationaux et « ethniques » de la culture dominante.
Le refus des identitées préétablies
La dernière raison pour laquelle la nationalité et l’identité sont déliées est que ces adolescents aspirent, comme les autres, à se définir librement. Les jeunes issus de l’immigration rejettent le modèle prédéfini d’appartenance à la collectivité, où l’appartenance nationale primerait sur les autres appartenances. Ces adolescents souhaitent concilier les différentes facettes de leur identité, multiplier les affiliations et rêvent d’être reconnus tels qu’ils sont : à la fois français et d’origine étrangère. Si ces jeunes refusent souvent de déclarer qu’ils se sentent français et ne considèrent pas l’acquisition de la nationalité française comme un changement d’identité, ceux qui pensent faire leur vie dans l’Hexagone entretiennent des liens forts avec la France. Ils ne le reconnaissent pas nécessairement, mais c’est ce qui ressort de leur discours. L’analyse des différents types de lien – affectif, culturel, politique – qu’ils entretiennent avec la France montre qu’ils ont avec l’Hexagone des attaches très profondes.la France est de fait leur pays : ils y possèdent leurs repères, ils sont souvent très liés affectivement à leur quartier, ils adhèrent aux valeurs communes, même s’ils ne le disent pas explicitement, et beaucoup affirment vouloir voter. Ils reconnaissent tous d’ailleurs être de fait français. La suspicion dont ils font l’objet n’a donc aucun fondement. Si les jeunes issus de l’immigration cristallisent la crainte d’un affaiblissement de l’identité nationale, dans un contexte de crise économique et de chômage structurel, où celle-ci paraît menacée par la mondialisation et la construction européenne, c’est sans doute en partie parce qu’ils révèlent l’attitude des jeunes Français. De cette génération, Français et étrangers confondus, socialisée en France, qui n’a pas connu le patriotisme et se félicite de la suppression du service national, les adolescents étrangers nés en France sont les seuls, en tant que candidats à la nationalité, à devoir se prononcer sur leur appartenance nationale et donc à pouvoir dévoiler une éventuelle érosion du modèle national. Des études comparatives européennes révèlent que les adolescents résidant dans l’Hexagone n’ont qu’un faible sentiment d’appartenance nationale par rapport à leurs homologues des autres pays européens. Ainsi, le fait que les jeunes nés en France de parents étrangers n’aient pas un fort sentiment d’appartenance nationale, loin d’être un aveu d’échec, peut être vu comme le signe d’une intégration réussie.
Talia
Source : Sciences Humaines
On soupçonne parfois les jeunes issus de l’immigration de « ne pas aimer la France », et de ne devenir Français que pour des raisons utilitaires. Pourtant, l’enquête auprès de ces jeunes dévoile une autre réalité : un faible sentiment d’appartenance, certes, mais aussi de profondes attaches. Une attitude qui les rapproche, au fond, de la majorité des jeunes Français. Les jeunes issus de l’immigration font l’objet, depuis le début des années 1980 d’une forte suspicion. Certains soupçonnent ces jeunes dits de la « deuxième génération », nés sur le territoire de parents étrangers, de rejeter la France ou simplement de ne pas se sentir français, alors même qu’ils acquièrent la nationalité française, ne le devenant que pour des raisons utilitaires.
Une nationalité à visée égalitaire
Quelle que soit leur nationalité d’origine, les jeunes nés en France de parents étrangers acquièrent massivement la nationalité française. Au début des années 1990, seulement 8 % d’entre eux environ restaient étrangers contre 3 % à la fin des années 1990. En revanche, bon nombre d’adolescents ne pensent pas garder leur nationalité d’origine : certains veulent s’en défaire, d’autres négligent de faire les papiers qu’ils imaginent nécessaires pour la conserver ou croient ne pas pouvoir bénéficier de la double nationalité. La nationalité est dissociée de l’identité, qu’il s’agisse de la nationalité française ou de la nationalité d’origine.
Une absence d’identification à la France
Plusieurs raisons expliquent cette dissociation de la nationalité et de l’identité.
La première est que ces adolescents ignorent souvent leur nationalité jusqu’à la majorité. Si certains jeunes savent qu’ils ont la nationalité de leurs parents, beaucoup imaginent n’avoir, durant leur minorité, qu’une nationalité provisoire, « de seconde zone » : ils n’obtiendraient une véritable nationalité qu’à leur majorité. En attendant, ils se croient donc temporairement étrangers ou français. Si les jeunes peuvent ainsi ignorer leur statut national jusqu’à un âge avancé, c’est parce que celui-ci sert peu à les identifier. On les désigne communément par leur appartenance à la deuxième génération, à leur origine étrangère.
La deuxième raison est que la dimension nationale ou « ethnique » n’est qu’une des facettes de leur identité et qu’elle est loin d’être la plus importante.Contrairement aux idées reçues, ces adolescents ne souffrent pas de problèmes identitaires. Ils vivent en revanche très douloureusement le rejet dont ils peuvent se sentir victimes en France ou dans le pays de leurs parents.
Ainsi soulignent-ils que les difficultés auxquelles ils se heurtent ne proviennent nullement de pseudo-problèmes identitaires, mais de la place qui leur est accordée par la société française. Ils contestent ouvertement le bien-fondé des clivages nationaux et « ethniques » de la culture dominante.
Le refus des identitées préétablies
La dernière raison pour laquelle la nationalité et l’identité sont déliées est que ces adolescents aspirent, comme les autres, à se définir librement. Les jeunes issus de l’immigration rejettent le modèle prédéfini d’appartenance à la collectivité, où l’appartenance nationale primerait sur les autres appartenances. Ces adolescents souhaitent concilier les différentes facettes de leur identité, multiplier les affiliations et rêvent d’être reconnus tels qu’ils sont : à la fois français et d’origine étrangère. Si ces jeunes refusent souvent de déclarer qu’ils se sentent français et ne considèrent pas l’acquisition de la nationalité française comme un changement d’identité, ceux qui pensent faire leur vie dans l’Hexagone entretiennent des liens forts avec la France. Ils ne le reconnaissent pas nécessairement, mais c’est ce qui ressort de leur discours. L’analyse des différents types de lien – affectif, culturel, politique – qu’ils entretiennent avec la France montre qu’ils ont avec l’Hexagone des attaches très profondes.la France est de fait leur pays : ils y possèdent leurs repères, ils sont souvent très liés affectivement à leur quartier, ils adhèrent aux valeurs communes, même s’ils ne le disent pas explicitement, et beaucoup affirment vouloir voter. Ils reconnaissent tous d’ailleurs être de fait français. La suspicion dont ils font l’objet n’a donc aucun fondement. Si les jeunes issus de l’immigration cristallisent la crainte d’un affaiblissement de l’identité nationale, dans un contexte de crise économique et de chômage structurel, où celle-ci paraît menacée par la mondialisation et la construction européenne, c’est sans doute en partie parce qu’ils révèlent l’attitude des jeunes Français. De cette génération, Français et étrangers confondus, socialisée en France, qui n’a pas connu le patriotisme et se félicite de la suppression du service national, les adolescents étrangers nés en France sont les seuls, en tant que candidats à la nationalité, à devoir se prononcer sur leur appartenance nationale et donc à pouvoir dévoiler une éventuelle érosion du modèle national. Des études comparatives européennes révèlent que les adolescents résidant dans l’Hexagone n’ont qu’un faible sentiment d’appartenance nationale par rapport à leurs homologues des autres pays européens. Ainsi, le fait que les jeunes nés en France de parents étrangers n’aient pas un fort sentiment d’appartenance nationale, loin d’être un aveu d’échec, peut être vu comme le signe d’une intégration réussie.
Talia
jeudi 28 janvier 2010
SOUS CULTURES
Puisque nous sommes entrain d'étudier les differents définitions du mot culture, au sens courant puis au sens anthropologique (Edward Burnett Tylor), c'est important de savoir que les sociétés me sont pas uniformes et abritent des sous- ensembles d'individus ou "sous-groupes" qui se differencient les uns des autres. C'est ce qu'on appelle sous-culture.
Ce texte est une petite introduction à l'ouvrage "Sous-culture, le sens du style" de Dick Hebdige qui montre les outils pour comprendre les jeux complexes de signification, instrumentalisation, expression, détournement des codes, des identités et des signes par des sous-cultures de jeunesse en situation post-coloniale.
Hier le punk, aujourd'hui le hiphop ou la tecktonik, ce sont des exemples de cultures urbaines minoritaires, des fois sauvages et contestataires qui ont leur propres formes d'expression, leur codes vestimentaires et leurs histoires.
Plutôt de les ignorer, il faudrait chercher à les comprendre.
L'auteur de ce texte, en appliquant aux sous-cultures certains concepts de la linguistique, il décrit de façon novatrice les conflits sociaux comme la lutte pour l'appropriation des signes identitaires, dans ce qu'il appelle, à la suite d'Umberto Eco, une « guérilla sémiotique »
La musique, les vêtements,les rituels, argots ou coiffure sont les éléments distinctifs.
Ces styles, menacés de récupération marchande, ils apparaissent comme des instruments de confrontation et de résistance à des hégémonies dominantes.
La jeunesse britannique des années 1970 fut le creuset du punk et du « glam-rock » et aussi le foyer d'une puissante sous-culture rasta.
L'auteur du livre explique l'émergeance du punk par l'importance des dialogues, les codes vestimentaires, interposés par les britanniques et les immigrés. Les sous-cultures se répondent entre-elles en un jeu d'échanges, de citations et de déplacements.
" Ce texte fondateur des « cultural studies » mêle écriture poétique, enquête de terrain et développements théoriques au service d’un projet atypique : une authentique sociologie du punk, écrite sur le vif, à l’apogée du mouvement, en 1979... "
ANGELA
Puisque nous sommes entrain d'étudier les differents définitions du mot culture, au sens courant puis au sens anthropologique (Edward Burnett Tylor), c'est important de savoir que les sociétés me sont pas uniformes et abritent des sous- ensembles d'individus ou "sous-groupes" qui se differencient les uns des autres. C'est ce qu'on appelle sous-culture.
Ce texte est une petite introduction à l'ouvrage "Sous-culture, le sens du style" de Dick Hebdige qui montre les outils pour comprendre les jeux complexes de signification, instrumentalisation, expression, détournement des codes, des identités et des signes par des sous-cultures de jeunesse en situation post-coloniale.
Hier le punk, aujourd'hui le hiphop ou la tecktonik, ce sont des exemples de cultures urbaines minoritaires, des fois sauvages et contestataires qui ont leur propres formes d'expression, leur codes vestimentaires et leurs histoires.
Plutôt de les ignorer, il faudrait chercher à les comprendre.
L'auteur de ce texte, en appliquant aux sous-cultures certains concepts de la linguistique, il décrit de façon novatrice les conflits sociaux comme la lutte pour l'appropriation des signes identitaires, dans ce qu'il appelle, à la suite d'Umberto Eco, une « guérilla sémiotique »
La musique, les vêtements,les rituels, argots ou coiffure sont les éléments distinctifs.
Ces styles, menacés de récupération marchande, ils apparaissent comme des instruments de confrontation et de résistance à des hégémonies dominantes.
La jeunesse britannique des années 1970 fut le creuset du punk et du « glam-rock » et aussi le foyer d'une puissante sous-culture rasta.
L'auteur du livre explique l'émergeance du punk par l'importance des dialogues, les codes vestimentaires, interposés par les britanniques et les immigrés. Les sous-cultures se répondent entre-elles en un jeu d'échanges, de citations et de déplacements.
" Ce texte fondateur des « cultural studies » mêle écriture poétique, enquête de terrain et développements théoriques au service d’un projet atypique : une authentique sociologie du punk, écrite sur le vif, à l’apogée du mouvement, en 1979... "
ANGELA
lundi 25 janvier 2010
Les médias, nouvelle forme de culture?
Auteur: Xavier Molénat.
Source: Sciences Humaines > Anthropologie.
Quelles sont les nouvelles formes de pratiques culturelles liées à la croissance des médias et des technologies de communication ?
Les médias occupent une place de plus en plus prépondérante dans nos vies, particulièrement dans nos loisirs. Malheureusement, la sociologie n'a pas été très prompte, à s'intéresser à ces nouveaux moyens de communication, à leur contenu et surtout aux usages et pratiques culturelles (échanges de fichiers sur le Web, sociabilités autour de la musique ou des émissions télévisées, usages militants d'Internet...) qui leur sont liés.
La spécificité de ces « cultures-média » est, comme le soulignait le sociologue Olivier Donnat, de se situer au croisement de deux traditions divergentes, du moins en France. D'un côté, une sociologie de la culture qui, dans la foulée des travaux de Pierre Bourdieu, analyse les pratiques culturelles, essentiellement les plus « nobles », sous l'angle des différences entre les classes sociales. De l'autre, la sociologie de la culture de masse telle qu'a pu la pratiquer Edgar Morin, insistant davantage sur les effets d'homogénéisation et de standardisation des produits de l'industrie culturelle. Des tentatives de dépassement de ces oppositions ont eu lieu mais elles restent timides et peu suivies. Donnat, signalait par ailleurs que cette opposition entre domaine de la culture et domaine des médias se traduisait aussi institutionnellement. Ainsi, malgré son intitulé, le ministère de la Culture et de la Communication ne compte aucun service prenant en charge la question des médias (la direction des médias dépendant directement du Premier ministre). Plusieurs éléments confirment selon lui cette « incapacité [institutionnelle] à penser ensemble culture et médias », tels que la vision répandue d'Internet uniquement comme « machine à pirater », ou bien encore le récent rapport Latarget sur l'avenir du spectacle vivant, qui n'aborde à aucun moment la question des industries culturelles...
Selon Hervé Glévarec, si la plus ou moins grande valeur des diverses pratiques culturelles était définie essentiellement par l'école, on assiste aujourd'hui à une « pluralisation des ordres de légitimité », en lien notamment avec de nouveaux clivages liés à l'âge. Prenant l'exemple de la musique, il a souligné que les médias contribuent, dans ce cadre, à façonner des « genres » qui deviennent incommensurables : difficile aujourd'hui d'affirmer que le classique « vaut » plus que le jazz, lui-même valant plus que le rock et le rap. Il faut en effet tenir aussi compte de la montée d'un « régime de justice pluraliste contemporain », qui tend à reconnaître comme légitimes toutes les formes de cultures sans établir de hiérarchies entre elles. Le sociologue Eric Maigret, insistait sur l'affirmation contemporaine de l'individu, qui entraîne des usages de la culture de plus en plus centrés sur la sociabilité et l'expressivité. Un film grand public comme Matrix, « qui n'aurait pas pu gagner à Cannes », a dû son succès notamment au fait qu'il reprenait des questionnements existentiels (le choix, le libre arbitre, la réalisation de soi) de plus en plus délaissés par la culture « noble ». Il faut selon lui relier cela à l'exigence de liberté et d'authenticité de l'individu contemporain. Les diverses interventions de cette journée d'étude plaidaient pour que l'on prenne au sérieux, sociologiquement parlant, ces nouvelles « cultures médiatiques », qui « ont des incidences sur les pratiques traditionnelles, mais [...] sont aussi le support de pratiques émergentes » appelées à prendre une place de plus en plus prépondérante dans nos sociétés.
Article complet: http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=4270
Source: Sciences Humaines > Anthropologie.
Quelles sont les nouvelles formes de pratiques culturelles liées à la croissance des médias et des technologies de communication ?
Les médias occupent une place de plus en plus prépondérante dans nos vies, particulièrement dans nos loisirs. Malheureusement, la sociologie n'a pas été très prompte, à s'intéresser à ces nouveaux moyens de communication, à leur contenu et surtout aux usages et pratiques culturelles (échanges de fichiers sur le Web, sociabilités autour de la musique ou des émissions télévisées, usages militants d'Internet...) qui leur sont liés.
La spécificité de ces « cultures-média » est, comme le soulignait le sociologue Olivier Donnat, de se situer au croisement de deux traditions divergentes, du moins en France. D'un côté, une sociologie de la culture qui, dans la foulée des travaux de Pierre Bourdieu, analyse les pratiques culturelles, essentiellement les plus « nobles », sous l'angle des différences entre les classes sociales. De l'autre, la sociologie de la culture de masse telle qu'a pu la pratiquer Edgar Morin, insistant davantage sur les effets d'homogénéisation et de standardisation des produits de l'industrie culturelle. Des tentatives de dépassement de ces oppositions ont eu lieu mais elles restent timides et peu suivies. Donnat, signalait par ailleurs que cette opposition entre domaine de la culture et domaine des médias se traduisait aussi institutionnellement. Ainsi, malgré son intitulé, le ministère de la Culture et de la Communication ne compte aucun service prenant en charge la question des médias (la direction des médias dépendant directement du Premier ministre). Plusieurs éléments confirment selon lui cette « incapacité [institutionnelle] à penser ensemble culture et médias », tels que la vision répandue d'Internet uniquement comme « machine à pirater », ou bien encore le récent rapport Latarget sur l'avenir du spectacle vivant, qui n'aborde à aucun moment la question des industries culturelles...
Selon Hervé Glévarec, si la plus ou moins grande valeur des diverses pratiques culturelles était définie essentiellement par l'école, on assiste aujourd'hui à une « pluralisation des ordres de légitimité », en lien notamment avec de nouveaux clivages liés à l'âge. Prenant l'exemple de la musique, il a souligné que les médias contribuent, dans ce cadre, à façonner des « genres » qui deviennent incommensurables : difficile aujourd'hui d'affirmer que le classique « vaut » plus que le jazz, lui-même valant plus que le rock et le rap. Il faut en effet tenir aussi compte de la montée d'un « régime de justice pluraliste contemporain », qui tend à reconnaître comme légitimes toutes les formes de cultures sans établir de hiérarchies entre elles. Le sociologue Eric Maigret, insistait sur l'affirmation contemporaine de l'individu, qui entraîne des usages de la culture de plus en plus centrés sur la sociabilité et l'expressivité. Un film grand public comme Matrix, « qui n'aurait pas pu gagner à Cannes », a dû son succès notamment au fait qu'il reprenait des questionnements existentiels (le choix, le libre arbitre, la réalisation de soi) de plus en plus délaissés par la culture « noble ». Il faut selon lui relier cela à l'exigence de liberté et d'authenticité de l'individu contemporain. Les diverses interventions de cette journée d'étude plaidaient pour que l'on prenne au sérieux, sociologiquement parlant, ces nouvelles « cultures médiatiques », qui « ont des incidences sur les pratiques traditionnelles, mais [...] sont aussi le support de pratiques émergentes » appelées à prendre une place de plus en plus prépondérante dans nos sociétés.
Article complet: http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=4270
vendredi 22 janvier 2010
Les grandes écoles sont réservées à une petite élite
Cet article est issu du Hors-série poche n°42 d'Alternatives économiques : "30 idées reçues sur l'emploi et les métiers" (janvier 2010)
La conférence des grandes écoles a critiqué l'objectif de 30 % de boursiers affiché par le gouvernement. Pourtant, les écoles les plus réputées continuent d'accueillir des étudiants issus des milieux sociaux les plus favorisés en capitaux économiques et culturels. Seuls 5 % des élèves de classes préparatoires sont des enfants d'ouvriers tandis que 45 % ont des parents cadres supérieurs.
Certes, ce problème est général à l'enseignement supérieur français, où seuls 11 % des étudiants sont des enfants d'ouvriers, contre 30 % des enfants de cadres et l'écart se creuse encore en troisième cycle. Mais ces chiffres montrent que le système des grandes écoles, cette originalité française, demeure socialement très sélectif.
Au-delà des procédures de sélection, deux autres facteurs expliquent l'inégalité d'accès aux grandes écoles : un manque d'informations sur les voies pouvant mener à celles-ci et un phénomène d'autocensure très présent chez les jeunes qui ne sont pas issus de « l'élite ».
Une des raisons du faible nombre d'enfants issus de milieux défavorisés dans ces filières tient notamment à la nécessité, pour y réussir, de maîtriser des codes sociaux implicites, transmis de génération en génération dans les catégories sociales supérieures.Mais il existe aussi des obstacles financiers à l'entrée dans ces établissements prestigieux. Les droits d'inscription sont souvent élevés.
Au-delà, les efforts pour accroître le nombre de boursiers admis dans les grandes écoles restent faibles. Même si la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a récemment annoncé vouloir atteindre rapidement l'objectif de 30 % de boursiers au sein de ces écoles, les aides financières sont encore insuffisantes et le chemin à parcourir considérable.
Marta
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